Bouras Ammar

Bouras Ammar

19, rue Mercurie, Alger Wilaya d Alger Algérie

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À propos

Ammar Bouras est un artiste contemporain vivant et travaillant à Alger. Ancien étudiant de l’école supérieure des Beaux-arts d’Alger, exposant en Algérie et à l’étranger depuis une vingtaine d’années, il a complété sa formation par une activité de photographie qui va donner une nouvelle dimension et une nouvelle impulsion à son travail, étant peintre de formation, il va alors, très vite, faire évoluer sa peinture vers l’intégration de la photographie et sa manipulation pour produire des photos peintures métissées au langage complexe et diversifié, produisant des œuvres parmi les premières de ce type en Algérie. Ce travail a abouti aujourd’hui à des installations multimédias, hybrides, où la vidéo et la photographie sont souvent installées en murs d’images animées, de vidéos mouvementées ou de mosaïques…

Cette activité de photographe qu’il débute dès la 1er année de ses études à l’école supérieure des Beaux-arts d’Alger, pratiquée dès les années 90 sur le terrain d’une actualité tragique, le plonge de plain-pied dans un contexte politique et social qui le pousse à fixer le réel qui fait le quotidien de la société. C’est ce qui fait que ses œuvres sont toujours au croisement de l’esthétique, du social et du politique. Les questions sur le pouvoir (les pouvoirs), la tolérance, l’individu et l’être, la trahison, la violence des rapports humains, bref la douleur de vivre et celle de la condition humaine habitent ses images en un leitmotiv lancinant qui revient à la charge sans arrêt comme un besoin permanent de donner à voir la nécessité de dire : la vidéo, support qui s’impose à lui dans la logique de son cheminement esthétique, sera le médium privilégié de son discours : «Stridences, sangcommenttaire?»«Un Aller simple»«Serment»… Cette quête qui guide son travail depuis les dramatiques années 90, se déroule sur des écrans où se côtoient des vies dures et ordinaires dans des villes chaotiques et stridentes sur un fond d’actualité politique et sociale au tragique banalisé dont les images sont le plus souvent puisées dans ses propres archives.

Ammar Bouras fait partie aujourd’hui des très rares artistes algériens vivant en Algérie qui abordent de plein pied le réel et ont une approche critique du politique et de ses effets sociaux. Le succès de son travail est certainement lié à cette caractéristique qui est aussi celle de ses convictions et de son engagement décelables d’emblée dans son travail : il est actuellement l’un des artistes algériens les plus présents sur la scène locale de l’art et parmi les locaux les plus sollicités dans les lieux de l’art internationaux ; il compte ainsi des œuvres dans des musées d’art contemporain en Asie, en Afrique et dans le monde arabe comme dans des collections privées internationales.

Nadira Laggoune-Aklouche

 

 

La chronique photographique de Ammar Bouras, Algérie de 1990 à 1995

Ammar Bouras, “1990-1995- Algérie, chronique photographique”,
Préface de Malika Rahal
Editions barzakh

« C’est en noir et blanc. La lumière pour l’exaltation d’une société qui croyait entrer dans une nouvelle ère, dans une nouvelle histoire, le sombre pour l’échec qui s’énonce, déjà, dans la peur des uns et des autres, avant de basculer dans la violence.

La force de ce livre est de ne pas commencer par 1992, l’année du basculement dans les affrontements, mais en 1990, à un moment où tous les espoirs sont permis. Les Algériens, islamistes, démocrates ou autres qui marchent, au sens propre et au sens figuré, pour eux-même mais aussi pour dénoncer ce qui arrive aux autres, en Irak notamment.

Des historiques qui reviennent après des années d’exil et de bannissement mémoriel, comme pour Aït Hocine Ahmed et Ahmed Ben Bella, des femmes et des hommes anonymes qui s’impliquent en politique. C’est, en dépit des inquiétudes, des peurs et de la confrontation déjà en germes, une Algérie en mouvement que décrivent les premières années. Après ce n’était plus un mouvement mais une spirale folle d’une Algérie qui sombre dans le morbide. »

huffpostmaghreb.com

 

 

Exposition « 24°3’55’’N 5°3’23’’E »

« 24°3’55’’N 5°3’23’’E » est un travail dans lequel je reviens sur les essais nucléaires français dans le désert algérien. C’est le point zéro de l’accident Béryl, à In Ekker, à environ 1800 km au sud d’Alger, lors du deuxième test, sur les treize tirs nucléaires souterrains, opérés au mont Taourirt Tan-Afella, selon l’appellation targuie. L’essai de l’AN-11, première bombe stratégique française au plutonium, cause une profonde fissure dans la montagne. Le traumatisme géologique et environnemental qui s’ensuivit, instantané et durable en cette matinée du 1er mai 1962, s’accompagne de celui, moins mesurable, de la souffrance humaine qui perdure jusqu’à aujourd’hui. La violence de l’acte lui-même laissera des traces indélébiles dans les mémoires individuelles et collectives, dans les corps et dans les mémoires, et dans le plus fragile des écosystèmes. Elle témoigne aussi de la logique des secrets d’États sacrifiant homme, faune et flore, et sur des générations. Une violence qui polluera également les rapports de force post-coloniaux autour de la nécessaire construction d’une mémoire commune. Une mémoire otage, encore une fois, de la raison d’Etat entre Paris et Alger. J’ai entamé la réflexion autour de ce cataclysme silencieux alors que je participais à une résidence d’artiste qui pourrait symboliser l’absolue contradiction à In Ekker :

Le Favril, dans le nord de la France, un espace agricole, si verdoyant, tourné vers le bio et l’engagement écologique, terre d’accueil et de mixité, et si riche en eau… Des haies vertes d’un côté, de fantomatiques grillages ensablés de l’autre ; la générosité de la graine d’un côté et l’arrogance meurtrière de l’atome de l’autre ; l’eau qui donne la vie d’un côté et l’eau contaminée depuis plus de soixante ans rampant comme un serpent sous la rocaille saharienne.

Deux faces de l’humanité séparées par une frontière invisible que je voulais rendre tangible en m’immergeant dans cette plaie inguérissable. Où les hommes continuent à en payer le prix même dans quelques siècles : ils ont puisé là les matériaux pour leur maison ou leur trafic, éparpillé les radiations aux quatre coins du Sahara et au-delà… Et les responsabilités des Etats, algérien et français, précises et diffuses que je voulais fixer aussi, comme la vanité des hommes qui dénaturent l’espace et violent ses lois naturelles. Fixer en quelques regards cet espace éternellement agonisant, comme le remake de nos trop nombreuses erreurs à répétition.

EXPO inekker

Catalogue d’exposition
Ammar Bouras, « 24°3’55 »N 5°3’23 »E »
Espaco Galerie, Alger, Mars-Avril 2017.

 

 

Le manifeste Essebaghine


Bouras Ammar au centre premier plan et le collectif de plasticien Essebaghin

Au printemps 2001, un collectif de huit plasticiens a investi l’ancien palais du Dey rénové avec des peintures et des installations (Cenékunregar, catalogue ci-contre). Baptisé Essebaghine, il réunissait Zoubir Hellal, Noureddine Ferroukhi, Ammar Bouras, Karim Sergoua, Adlane Djeffal, Kheira Slimani, Myriam Aït el Hara et Djaoudet Guessouma.
« Comment vaincre le septicisme des uns et l’audace des autres face à la diversité des oeuvres en représentation » s’interrogeait le groupe dans un texte de décembre 2000, en forme de manifeste. Essebaghine autour d’un groupe de plasticiens en font leur cheval de bataille, provocation -subversion-révolution, en revendiquant l’autonomie, « un refus d’obéir à la commande du goût, en imposant notre vision personnelle, en tentant de s’opposer à la spéculation douteuse et consensuelle d’une partie de la société qui se prétend mécène ».

Le manifeste du groupe Essebaghine exprime la volonté d’imposer un dessein singulier : Soumettre les oeuvres à un langage formel, une sorte de programme préétabli qui caractérisera les démarches de l’ensemble des artistes ; proposer des œuvres, nouvelles à chaque exposition, proposées au regard sont le résultat d’une conceptualisation spécifique à chacun des membres : peinture , structure , objet , peinture-photo ou peinture-vidéo , autant de ” manières de faire ” qui permettent de mettre au point des travaux inédits et contemporain.

 

 

 

 

Métiers

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