Loumani Ada

Loumani Ada

Place de l'Eglise, Valbonne Département des Alpes-Maritimes France

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+33 4 93 12 97 04
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À propos

Ada Loumani est maître verrier, c’est un pur autodidacte, issu d’une tradition familiale et c’est certainement grâce aux longs moments passés avec son père, dans l’environnement magique du verre en fusion qu’il a pu vivre cette rencontre exceptionnelle entre son âme et la matière bouillonnante. Pourtant, sans entrer dans la polémique éternelle qui oppose l’inné et l’acquis, c’est également au fond de lui que sa vocation naquit. Artiste rigoureux, son art est la manifestation d’un appel du dedans, une soif et une faim, une urgence, un désir de fusion totale avec l’univers qui l’entoure. En 2007, il obtention le label Entreprise du Patrimoine Vivant, récompensant le savoir-faire français.

La technique

Sa technique révèle une ambivalence entre l’exigence technique, rigoureuse, calculée et la liberté, la créativité de l’univers pictural. La première étape consiste à souffler un noyau d’environ une quinzaine de cm, à le cuire, le laisser refroidir environ une journée, puis à peindre le décor. Le processus continue en réchauffant le noyau, l’enfermant dans de nouvelles couches de verre. Concevoir des images, et par anticipation imaginer la dilatation du dessin lors du soufflage, donner un volume en respectant les proportions pour parvenir à des formes atteignant 50 cm de hauteur. Chaque étape est longue et risquée, car chaque cycle de recuisson induit des pressions et des tensions dans les différentes couches de verre. Le résultat : des vases aux peintures suspendues dans du verre épais qui intensifie la profondeur et la résonance des couleurs.

Les Saga des frères LOUMANI, Ahmed et Ada

En 1948, le père Abdelkader Loumani, s’installe dans l’est de la France, dans le pays du charbon où le père a trouvé du travail. Il vient de quitter un petit village algérien situé entre Arzew et Mostaganem. Durant quelques années, Abdelkader Loumani sera mineur et gagne un salaire qui lui permet de subvenir aux besoins de sa famille, la silicose lui ronge les poumons et l’oblige à émigrer vers des cieux plus cléments. Ce sera le sud de la France, à Antibes, ensuite à Biot. Là, il trouve un emploi dans une verrerie industrielle où il apprend les méthodes de fabrication du verre. En 1956, Ahmed Loumani naît à Biot ; son jeune frère, Ada, verra le jour quelque temps plus tard. De leur enfance, les deux frères, derniers nés de la famille, garderont l’image d’un père maîtrisant progressivement le métier du verre et le souvenir d’un univers empreint de couleurs vives, de luminescence et d’éphémère. Bref, un monde magique comme seuls les enfants peuvent l’imaginer.

La verrerie de Biot devient un terrain de jeu et d’observation pour Ahmed et Ada. La sensation de féerie qu’induit presque naturellement l’atmosphère qui règne dans un tel lieu, où les fours en fusion associés aux gestes des hommes soufflant le verre évoquent ce qu’ont dû être les ateliers où officiaient les alchimistes, suscitera un tel envoûtement chez le jeune Ahmed qu’il en fera son métier. Sa raison d’être ! Le renommé maître verrier Eloi Monod contribua à la naissance de cette vocation ; il avait déjà pris sous son aile leur père Abdelkader ; et c’est tout naturellement qu’il supervisera l’apprentissage du jeune Ahmed ainsi que celui de son cadet, Ada. Dès 1974 les deux frères acquerront progressivement la connaissance des diverses techniques de base en réalisant, dans le même temps qu’il leur faudra, pour réussir, autant de souffle que de coup de poignet.

En 1986, Ahmed Loumani ouvre un atelier à Valbonne, tout près de Biot, pour transformer en verre les rêves qu’il avait enfouis en lui depuis longtemps, Ada Loumani, son jeune frère, le rejoint et ils travaillent ensemble à Valbonne depuis cette date. Valbonne est un petit village provençal entièrement tourné vers l’artisanat d’art et le tourisme culturel. Dans la région, le musée Fernant Léger, l’une des grandes figures du cubisme, de grands artistes passionnés par l’art du verre, tel Jean-Claude Novaro, ou bien la Fondation Maeght. Dès 1986 leurs premières expositions les font connaître et rapidement ils débordent les frontières de Valbonne pour montrer leurs œuvres en Europe et en Amérique. Ces expositions alternent avec des séjours d’étude où ils perfectionnent leurs connaissances sur l’évolution des émaux à la cuisson. Un ami, ingénieur au Centre national de la recherche scientifique (CNRS), s’associera à leurs expériences en se penchant sur le maintien des œuvres peintes pendant la cuisson. Plusieurs séjours aux Etats-Unis permettent à Ahmed Loumani d’acquérir un savoir-faire, aidé en cela par des chimistes coloristes, sur l’intégration des peintures dans le verre.

Le trait de génie viendra de la technique d’inclusion des émaux, de l’or et de l’argent et ce, en 1995, Le principe est d’inclure « l’émail peint entre les couches de verre cueillies successivement dans les fours. Sur la première poire, le dessin est tracé à la pointe dure, avant le coloriage avec des émaux ». Après un « deuxième voyage dans le foyer où bouillonne le verre en fusion pour une couche supplémentaire, la magie opère. Les arabesques illisibles du début, sous l’effet du souffle et du feu, enflent, se colorient ». Les œuvres apparaissent, produit de son imagination ou réinterprétant des toiles de maîtres, notamment Matisse, qu’Ahmed affectionne particulièrement. Elle capturent la couleur et se dévoilent, « grandi(es) mais jamais déformé (es) ». Véritables objets précieux, pièces entièrement faites à la main, les œuvres d’Ada et Ahmed Loumani se déclinent en flacons, vases, lampes, coupes où s’égaient tantôt des visages aux traits délicats, tantôt parsemée de bleus, de verts et de roses harmonieux. Aux vases aux tons chatoyants succèdent des lampes offrant des éclats de lumière « où le soleil vient s’emprisonner ».

 

 

 

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