« La scène du téléfilm « Les Escargots de Joseph » de Sophie Roze nous présente Joseph, un petit garçon (bien qu’il ne soit pas vraiment petit) et timide, passionné par la collection d’escargots. Pour lui, la compagnie de ces créatures est la seule source de réconfort. Après avoir suivi un cours à l’école sur l’anatomie du nombril, il rêve qu’il se fait avaler par le sien. Tout bascule pour lui lorsqu’il découvre le monde inquiétant des nombrilistes, une expérience que beaucoup d’entre nous connaissent sans aucun doute. La spirale de la coquille d’escargot renvoie au vortex qui aspire tout et à la tour de Babel qui défie les dieux. Le récit explore les thèmes de la timidité, de l’introversion et même de l’égocentrisme. Lilian Glass résume de manière concise les contours du nombriliste : « Le Nombriliste accepte toutes les idées des autres pourvu qu’elles aillent dans le sens des siennes. Dans la vie, il aime une chose par-dessus toutes : lui-même. Pour le Nombriliste, une seule chose compte : lui-même. C’est la personne la plus centrée sur elle-même que vous rencontrerez. Il ne veut parler que de lui, n’agir qu’en fonction de lui et ne s’intéresse qu’à ce qui le concerne personnellement. Son discours est ponctué de « je », de « me » et de « moi ». Une conversation avec lui pourrait être l’expérience la plus éprouvante de votre vie, car il monologue au lieu de dialoguer avec vous. Il aime s’entendre pérorer. Il ne fait que ce qui se rapporte à lui.». Afin de réduire les effets négatifs de cette attitude centrée sur soi, la tradition védique préconise de cacher ou de couvrir le nombril, seulement le soir et au moins une fois par mois.» Tarik Ouamer-Ali