« Je ne saurais décrire tout le bonheur partagé avec ma tante « Sekoura » il y a plus de 20 ans à Sedrata, où elle vivait avec ses chats. Un être fort, caractériel, sincère et courageux. Sadia de son prénom, doit son surnom de Sekoura, « la colombe », pour sa beauté décrite. J’ai adopté ses univers imaginaires et réels pour en faire les miens durant mon long séjour. Pendant les soirées du printemps et de l’été, je jouais du tambourin et elle récitait des vers en kabyle. Avec son tout petit réchaud, elle surpassait tous les cordons-bleus. Peu de confort, peu de tout, mais elle était heureuse. Nous étions heureux. Tout le secret de la vie est là. »Zarrite », le chat sur son épaule, que nous avions adopté durant mon séjour. Un matin de printemps en 1995, dans la cour de la maison, nous avons découvert un tout petit chaton. Craignant pour sa survie, elle m’a demandé de lui trouver refuge ailleurs, chez le voisin d’à côté. Cependant, le lendemain matin, je le retrouve dans la cour. Le réel avait cédé sa place à l’imaginaire, et ainsi, l’aventure avec Sekoura prenait place. Une aventure fabuleuse et puissante, et depuis, le temps est resté suspendu, et il le restera jusqu’à ce jour. Ses vers prophétiques résonnent encore. La boucle est aujourd’hui bouclée. Sekoura, née Sadia Ath A3mar Ou3li le 31 mai 1920 dans la commune d’Iboudraren à Tizi-Ouzou, est décédée en 2010 à Sedrata dans la wilaya de Souk Ahras. Vous me manquez tous les deux. » Tarik Ouamer-Ali